Le Mali vu par Yann Arthus-Bertrand (2b)

Village près de Kidal, Mali (N 18°26'-E 1°24').

Quand il parvint à Tombouctou, malade, après un voyage atroce, l’explorateur René Caillié fut déçu. Il ne trouva qu’un " amoncellement de maisons mal construites où règne un grand silence ". Il aurait pu faire la même remarque à Kidal, bourgade voisine de Tombouctou, habitée par des Touaregs (qui sont 300 000 à vivre au Mali) et des Songhaïs. Mais il faut tenir compte de la dureté du climat, de ces jours d’été où la température moyenne atteint 43 °C et d’hiver où il gèle la nuit. Il faut aussi rappeler la violence de l’harmattan, le vent du désert. Les maisons closes en brique d’argile avec une ouverture au sommet assurent un abri et une régulation thermique. Les terrasses servent de rangement car les pluies ne durent que quelques semaines. Le dispositif d’ensemble avec ses ruelles irrégulières et étroites fournit aussi une protection contre les envahisseurs qui furent nombreux à passer par Kidal. Il rappelle les ksour du Sud tunisien et marocain, ce qui n’est pas étonnant car les Berbères venus du nord du Sahara dominèrent à plusieurs reprises cette région au sud de l’Adrar des Iforas pour contrôler le commerce du sel.