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Federico MORENO TORROBA (1891-1982)

Frederico Moreno Torroba est né à Madrid le 3 mars 1891. Ses études musicales se firent d'abord sous la direction de son père, José Moreno Ballesteros, professeur au Conservatoire de Madrid, puis sous celle, toujours au Conservatoire, du professeur Conrado del Campo. Ses premiers succès furent des oeuvres orchestrales, la plupart d'ailleurs interprétées par les orchestres symphonique et philharmonique de Madrid. Vinrent ensuite les opéras, tel La virgen del Mayo en 1926 et, surtout, les zarzuelas. Ce sont ces opéras légers - dont l'origine remonte à Calderon au XVIle siècle - qui assureront la gloire de Moreno Torroba. Il en composa près d'une trentaine, dont La chulapona (1924), Monte Carmelo (1936), La caraniba (1942) et, peut-être la plus célèbre, Luisa Fernanda (1932).
La «conversion» à la musique pour guitare fut tardive. Elle date du milieu des années 1920, après la rencontre du compositeur avec le guitariste Andrés Ségovia. C'est ce dernier qui demanda à Moreno Torroba d'écrire pour la guitare, comme il l'avait fait et le fera encore avec plusieurs dans son effort pour donner à l'instrument une plus grande respectabilité, instrument à l'époque encore considéré sur la scène internationale comme le «parent pauvre» du piano ou du violon. Plusieurs œuvres magnifiques pour guitare seule s'ensuivirent, dont la Suite Castellana, les Piezas Caracteristicas, le Castillo de España, ainsi que des œuvres pour guitare et orchestre, le Concierto castilla, l'Homenaja a la Seguidilla, les Didlogos et le Concierto Ibérica.

La musique de Moreno Torroba est empreinte de classicisme, non pas dans la forme, qui demeure assez libre, mais dans l'expression et le style. Le soin qu'il apporte à l'orchestration, sa subtilité et son raffinement, participe aussi à cette retenue que l'on sent tout au long de son œuvre. De plus, Moreno Torroba sait éviter les pièges et les excès d'un «folklorisme» facile, au profit d'une émouvante sobriété. Comme le souligne d'ailleurs Larry Snitzler (Guitar Review), si la musique de Torroba évoque bien une certaine atmosphère castillane, toutes ses mélodies sont siennes: «La musique de Castille était dans son sang [ ... ]. Il n'avait pas besoin de sortir pour aller noter toutes sortes de mélodies "folkloriques"; Il écrivait seulement ce qui était dans sa tête et dans son cœur. »

 

Sonatina para guitarra y orchestra (1982)

I.   Allegretto

II.  Andante

III. Allegro

La Sonatine (qui date du début du siècle) est dédiée, comme il se doit, à Andrès Segovia. Sa structure très classique, sa virtuosité contenue et surtout sa beauté mélodique ont soigné une popularité qui ne cesse de croître dans tous les domaines. L'œuvre se retrouve aussi dans tous les grands concours consacrés à la guitare, autant que dans les récitals virtuoses. La version présentée dans ce concert est une transcription pour guitare et orchestre réalisée par Torroba lui-même quelques mois avant sa mort.

Texte d'après Rémy Bouchet  Analekta/FL