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Emmanuel  CHABRIER (1841-1894)

L’auvergnat    Issu d’une famille bourgeoise, Emmanuel Chabrier naît en 1841 à Ambert (en Auvergne) où ses ancêtres sont déjà présents depuis plusieurs générations. Il a six ans lorsqu’il prend ses premières leçons de piano avec Manuel Zaporta, un maître d’origine espagnole. Lorsqu’il a onze ans, il s’installe avec ses parents à Clermont-Ferrand et entre au lycée. Parallèlement, il commence l’apprentissage du violon et s’essaie à la composition. Son talent est remarqué puisque Aïka, une polka mazurka arabe pour piano, est imprimée. En 1856, la famille part vivre à Paris et Chabrier poursuit ses études au lycée Saint-Louis durant deux ans. Tout en faisant de brillantes études, il approfondit sa formation musicale avec Édouard Wolff au piano, tandis que Théophile Semet, Richard Hammer et Aristide Hignard lui enseignent l’écriture.

Son milieu artistique    Bien qu’il se sente attiré par la composition, Chabrier s’inscrit en droit, probablement poussé par son père, brillant avocat. En 1861 il passe une licence qui le conduit au ministère de l’Intérieur. Très intéressé par l’art, il noue des relations avec les artistes les plus en vue du moment. Camille Saint-Saëns, Jules Massenet ou encore Vincent d’Indy comptent parmi ses amis musiciens. Aimant passionnément la peinture, il fréquente également des peintres impressionnistes comme Édouard Manet, dont il collectionne les tableaux. En littérature, il se lie avec Paul Verlaine. Grâce à son formidable jeu pianistique, il devient rapidement la coqueluche des salons parisiens.

Des débuts prometteurs    En 1862, Chabrier commence à se faire un nom comme compositeur. Il écrit neuf mélodies pour voix et piano et fait paraître Souvenir de Brunehaut, une grande valse pour piano. Désirant composer un opéra, il choisit un livret de Henry Fouquier, Jean Hunyade. À trente-cinq ans, il devient membre de la Société nationale de musique, dont le but est de promouvoir la jeune musique française. Son caractère jovial le porte à composer des opérettes. L’Étoile (1877) connaît un succès éphémère. D’une écriture légère pleine de finesse, elle reste cependant complexe et atypique dans ce genre. L’œuvre se fait remarquer pour l’audace de ses harmonies et ses sonorités quasi inouïes, mais n’est pas comprise du public. Chabrier s'épanouit également dans sa vie privée : il épouse Mademoiselle Dejean qui lui donnera deux fils.

Musicien à plein temps   En 1879, Chabrier assiste à une représentation du célèbre opéra de Wagner, Tristan et Isolde, à l’opéra de Munich. L’œuvre le bouleverse profondément. L’année suivante, il décide de quitter son poste au ministère pour se consacrer entièrement à la musique. Considéré par de nombreux collègues musiciens comme un compositeur amateur, Chabrier souhaite prouver au monde musical toute sa valeur. En 1881, lorsque Charles Lamoureux fonde son orchestre dont les œuvres de Wagner forment l’essentiel du répertoire, Chabrier est nommé assistant afin de diriger et d’accompagner le chœur. À côté, il compose ses Pièces pittoresques pour piano, l’une de ses œuvres les plus célèbres. Selon Poulenc, "ces pièces sont aussi importantes pour la musique française que les Préludes de Debussy".

En 1882, Chabrier voyage avec sa femme en Espagne. Ce séjour marquant lui inspire España, une rhapsodie pour orchestre, créée par Lamoureux quelques temps après. L’œuvre rencontre un succès public retentissant et fait de son auteur un compositeur célèbre. Parallèlement, la Société nationale de musique crée ses Valses romantiques pour deux pianos. À partir de 1883, Chabrier séjourne régulièrement à la Membrolle, un petit village de Touraine dans lequel il compose la plupart de ses œuvres. Toujours attiré par l’opéra, il crée Gwendoline et Le Roi malgré lui. À partir de 1891, la santé du musicien décline progressivement. Atteint d’un mal incurable, il devient paralysé. Il s’éteint trois ans plus tard entouré de sa femme et de ses fils.

 

https://pad.philharmoniedeparis.fr/0052945-biographie-emmanuel-chabrier.aspx?_lg=fr-FR.

Suite pastorale : Idylle et Sous-Bois

Cette suite est formée de quatre des «Dix pièces pittoresques» pour piano (les No 6, 7, 4 et 10), qu'Emmanuel Chabrier choisit d'orchestrer pour les concerts populaires d'Anger, où elle fut donnée en première audition le 4 novembre 1888, dans le cadre de l’Association artistique d’Angers sous la baguette du compositeur.

La transcription de Chabrier associe fantaisie, lumière et couleurs, dans un tourbillon de joyeuses sonorités: "[...]

Le premier morceau (Idylle) est une douce et naïve mélodie, chantée alternativement par la flûte et le hautbois sur un accompagnement des cordes en pizzicato, reprise ensuite par les violons tandis que les bois semblent s'en moquer par d'amusants battements d'un curieux effet rythmique. [...]

Dans la troisième partie (Sous-Bois) se rencontrent de jolies sonorités et d'ingénieuses combinaisons de timbres. Sur un murmure continu des basses, un motif mélodique, gracieux et sautillant , passe successivement par tous les instruments à vent pour aboutir chaque fois à une conclusion expressive chantée par les violons. C'est une composition poétique et originale.

http://www.rene-gagnaux-1.ch/ansermet_ernest/chabrier_suite_pastorale_1945.html