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FRANZ SCHUBERT  (1797-1828) & ANTON WEBERN  (1824-1931)

Deutsche Tänze, op. posthume D. 820

Au cours des années difficiles de la fin de sa vie, Mozart s’est souvent tourné vers l’écriture de danses pour les salles de bal de Vienne afin d’améliorer sa situation financière. Plusieurs de ses séries de Danses allemandes (K 605) révèlent son génie aussi bien que les œuvres monumentales qu'il réalise à cette époque. Schubert écrivit ces Six Danses allemandes en octobre 1824 pour Caroline Esterházy, fille d'un comte hongrois qui engagea Schubert pour donner des cours de musique à ses enfants. Comme une grande partie de sa musique, les Danses allemandes n’ont jamais été publiées du vivant de Schubert. Ce qui les rend remarquables est que le manuscrit n’a pas fait surface au cours des décennies qui ont suivi sa mort, lorsque les efforts de Mendelssohn, Schumann et Brahms mettaient en lumière les réalisations de Schubert. Les Danses allemandes restèrent en mains privées jusqu'en 1930, date à laquelle, dès leur découverte, l'éditeur de musique viennois Universal Edition commanda un arrangement orchestral des œuvres à Anton von Webern.

Les trois premières danses sont en la bémol et les autres sont en si bémol, les divisant effectivement en deux groupes. Cette division est encore soulignée par les répétitions da capo de la première danse après la troisième et de la quatrième danse après la sixième ; cela donne à chaque groupe le sentiment d'une entité musicale autonome. Webern, disciple de Schoenberg et l'un des principaux représentants de l'atonalisme et du style de composition de la deuxième école viennoise au cours des premières décennies du XXe siècle, a fourni une interprétation orchestrale fidèle des danses. Il se cantonne à un orchestre que Schubert aurait reconnu et l'utilise avec bonheur et beaucoup de retenue. En témoigne, par exemple, la façon dont Webern crée un dialogue miniature entre les vents dans la deuxième danse, ou la délicate juxtaposition des cordes solo et tutti dans la troisième danse. Accorder un tel soin à ce qui était essentiellement un exercice d’étudiant (même s’il était écrit par un maître) semble presque excessif, mais dans l’orchestration de Webern nous avons un acte d’hommage admiratif d’un maître viennois à un autre.

https://www.laphil.com/musicdb/pieces/1862/german-dances-arr-for-orchestra