Le Mali vu par Yann Arthus-Bertrand (2d)

Village près de Mopti, Mali (14°40' N – 4°15' O).

Dans ce village de la région de Mopti, les maisons et la mosquée centrale, construites en banco (mélange de terre et de fibres végétales), semblent tout droit sorties du sol. Afin de résister au lessivage des pluies, le banco doit être recrépi tous les ans. La mosquée se couvre alors d’échafaudages dressés sur les pics en bois de rônier (palmier) qui ornent sa façade. Après les récoltes, les toits en terrasse servent au séchage du sorgho. Sorgho et mil occupent à eux seuls 41 % des terres cultivées du Mali. Mais l’autosuffisance alimentaire du pays est précaire, prise dans l’étau de la croissance démographique (près de 3 % l’an) et de la désertification. Le désert avance aujourd’hui de 5 km par an sur un front de 2 000 km. Mais depuis l’avènement de la démocratie en 1991, la situation générale, notamment celle de l’éducation, s’améliore avec la création d’écoles primaires, de lycées et même d’une université, inaugurée à Bamako en 1996. Ces avancées restent timides car le pays est pris à la gorge par sa dette extérieure à laquelle il consacre 48 % de ses recettes budgétaires.