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Le Mali vu par Yann Arthus-Bertrand (2e)

Village peul près de Tombouctou, Mali (16°46' N – 3°00' O).

Ces alvéoles brunes entourées de haies vives servent à la fois de parcelles cultivables et d’enclos d’élevage. C’est justement la présence des animaux qui explique le contraste entre ces terres foncées et l’aridité environnante. En effet, les bestiaux fertilisent les sols par leurs déjections (la fumure), qui sont étalées sur la parcelle au moment des jachères. De plus, cet engrais naturel limite l’acidification et structure les sols. Ce système agricole est utilisé depuis peu de temps par les Peuls, comme ici au Mali. Nomades à l’origine, ces pasteurs se sont sédentarisés à la suite des sécheresses de 1973-1975 et de 1983-1985. Les Peuls, qui représentent 14 % de la population malienne, étaient, avec les Maures, les grands éleveurs nomades du pays. De nos jours, le mode de vie de ces ethnies est d’autant plus enclin à disparaître que le gouvernement encourage la sédentarisation du cheptel afin d’augmenter la production. Pourtant, par son exploitation moins intensive des sols, le nomadisme pastoral demeure, à long terme, la seule valorisation viable des espaces arides sahélo-sahariens.

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