Le Mali vu par Yann Arthus-Bertrand (2f)

Pirogue sur le fleuve Niger près de
Tombouctou, Mali (16°39' N – 3°00' O).

À l’image de ce petit échantillon humain naviguant sur le fleuve Niger, le peuplement du Mali est très hétéroclite. Les Tamasheq (Touareg au Mali), reconnaissables ici à leurs tuniques d’un blanc immaculé, ne sont qu’un des onze groupes ethniques du pays.

Cependant, leur place historique se singularise particulièrement.

Les Touareg furent d’abord les premiers à lever l’étendard de la révolte contre l’administration coloniale française au début du XX^e siècle.

En 1990, c’était au tour de l’État malien, plus précisément la dictature militaire du général Moussa Traoré, de faire l’expérience de la sédition touarègue. Réfugiés dans les montagnes sahariennes, les insurgés infligèrent de lourdes pertes à l’armée régulière, qui se vengea sur les civils.

On estime ainsi que 10 000 civils furent tués entre 1990 et 1996 par les armées du Mali et du Niger voisin.

Si en mars 2002 le Mali célébrait le sixième anniversaire de la réintégration des Tamasheq, il n’en reste pas moins que la seule «nation» touarègue reste l’immense désert du Sahara, morcelé par les découpages administratifs de onze pays