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Apprendre à conter |
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Des mots, beaucoup de mots pour donner à voir, entendre, sentir, vivre : des images, des sons, des couleurs, des odeurs, des sentiments… Des mots pour jouer, des mots pour rouler dans la bouche comme des bonbons, des mots à mettre sens dessus-dessous… Nous avons joué avec :
Des vire langue
Natacha, n'attacha pas son chat Pacha qui s'échappa.
Des vire oreilles Pinisho, wanishba, ibounish nihoniba. Oulibounish? Obadupon, lacanycouve. Opiédupon, lapoulypon. Quelle langue ? Mais du français, voyons ! Pie niche haut, oie niche bas, hibou niche ni haut ni bas. Où l’hibou niche ? Au bas du pont, la cane y couve. Au pied du pont, la poule y pond.
Des comptines
C'era una volta un Re
Des chansons
Buvons un coup ma serpette est perdue, mais le
manche, mais le manche ...
Bava
za ca ma sarpata parda, ma la macha, ma la macha… Buvu zu cu mu surputu purdu, mu lu muchu, mu lu muchu… Et avec o, on, an, ou … etc….
A hunting we will go, a hunting we will go
Tout ceci pour rentrer petit à petit dans une autre mise en mots que celle du quotidien, pour s’approcher du langage du conte. Les enfants ont écouté, ils ont répété… Je leur ai lu et ils se sont lu différentes randonnées, ces contes où les mots, les situations, se répètent .Ces randonnées se distinguent très bien des autres contes par leur structure particulière. En effet, celle-ci est répétitive et souvent cumulative. Au carrefour de la chanson, du jeu et du conte, la randonnée relève de la tradition orale. Elle poursuit le plaisir de l’écoute par sa vivante dynamique et le charme de ses naïves fantaisies narratives. Puis, je leur ai conté cette randonnée dont « l’argument » est l’échange :
Le corbeau qui a été piqué d’ une épine à la patte. Ils ont écouté et je leur ai demandé de la «reraconter». Nous avons travaillé sur l’évocation des images du conte, sur la recherche des mots pour donner à voir au spectateur. Cela s’est avéré difficile pour les enfants. J’ai donc décidé de m’éloigner de ma démarche orale de conteuse et de passer par l’écrit. J’ai réparti les enfants en trois groupes afin que chaque groupe écrive un différent épisode du conte. J’ai utilisé leur production écrite pour les conduire à «refabriquer» de l’oral. Puis chacun s’est approprié quelques extraits du conte et nous avons commencé à raconter. Nous nous sommes appuyés sur la structure répétitive de la randonnée pour faciliter le passage de parole d’un enfant à l’autre de manière ludique. Quand notre conte a commencé à prendre corps, nous avons choisi des formulettes d’introduction et des formulettes de fin de conte, dans différentes langues. Les enfants se sont entraînés à les dire.
Formulettes d’introduction : Il était une fois Il y avait une fois (pays francophone) Once upon a time (pays anglophones) Es war einmal (pays germanophones) Erase une vez (pays hispaniques) C'era une volta (Italie) Era uma vez (Portugal) Kan ma kan, fiqadim azzaman (monde Arabe)
Formulettes de fin: Et cric, et crac, mon conte est dans le sac. And that’s the end of that ! Y colorin, colorado, este cuento se ha acabado. E cosi si finishe la storia.
La perspective de la représentation du vendredi soir nous a portés tout au long de la semaine. Nous avons répété, répété….
Vendredi soir est arrivé. Un grand trac habitait les
enfants, lorsque, placés sur les bancs, ils entendaient les
spectateurs qui attendaient derrière la porte. Danielle Dayer |
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