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La Grosse Orgelmesse en ut

La Messe K. 259, dite Orgelsolomesse à cause de sa partie d’orgue très développée dans le benedictus, appartient à la catégorie des messes brèves. La plupart des paroles de la liturgie n’y sont prononcées qu’une fois et la partition ne contient pas de difficulté insurmontable pour le chœur. L’archevêque Colloredo, au service duquel Mozart était depuis 1772, exhortait ses compositeurs à une certaine concision en dehors de certaines festivités. Par contre, comme c’est souvent le cas, les parties solistes demandent beaucoup plus de précision dans la mise en place. Mozart a 20 ans lorsqu’il compose cette messe, il est encore jeune mais il atteint déjà une maturité musicale que peu de compositeurs atteindront à un âge bien plus avancé.

Conformément à la tradition lors de l’exécution d’œuvres en plusieurs parties, nous vous remercions de ne pas applaudir entre les numéros de la partition.

  1. kyrie (chant de pénitence). Toute l’élégance de la musique de Mozart est présente dans cette pièce qui baigne dans la sérénité. Le chrétien demande le pardon, mais il est certain d’être exaucé.

  2. gloria (chant d’acclamation). Solennel sans être pompeux, le gloria est une merveille de concision, chaque parole du texte donnant lieu à un traitement musical, sans qu’il n’y apparaisse de changement de tempo ou d’orchestration fondamental.

  3. credo (profession de foi). Le credo est écrit en trois parties, deux parties rapides encadrant une partie plus recueillie comprenant le et incarnatus est confié aux solistes et le crucifixus chanté par le chœur, d’une grande qualité expressive.

  4. sanctus (Saint est le Seigneur). Cette pièce est divisée en deux sections, l’une très lente et solennelle, l’autre très enlevée comportant une mélodie très dansante des violons. Elle chante la grandeur de Dieu dont les cieux et la terre sont remplis de la gloire.

  5. benedictus (béni soit celui qui vient). Conformément à la tradition, ce numéro de la partition est confié aux solistes dont nous entendons l’unique apparition détachée du chœur. L’orgue y est présent en tant que soliste et non pas en tant qu’accompagnement. Le chœur répond au quatuor par une reprise du hosanna qui concluait déjà le sanctus.

  6. agnus Dei (agneau de Dieu, prends pitié). Le lyrisme de cette page n’a rien à envier à certaines œuvres beaucoup plus tardives de Mozart. La première section demande le pardon dans un admirable esprit d’humilité et d’adoration. La seconde, dona nobis pacem, est plus rapide, concluant l’œuvre dans la joie.

Daniel Darbellay

  Biographie de W. A. MOZART