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Comment les Vikings et les Inuit se sont entendus.

 

Acte 1

Il était une fois un jeune Inuk qui s’appelait Imarookuk.

Imarookuk habitait seul dans son igloo à côté d’une forêt et d’un lac où il aimait se balader et pêcher.

Il aimait beaucoup les animaux et nombre d’entre eux étaient ses amis: Papakuk, un pingouin, Biaka, une ourse, Kartakek, un tuktu (c’est-à-dire un caribou en inuktitut, langue des Inuit), Soré, une baleine, et Noritek, un narval.

Imarookuk avait été recueilli dans un panier de glace à sa naissance par un morse du nom de Barabarakuk, qui était comme son père et toujours de bon conseil.

 

Acte 2

Un jour qu’il jouait avec Papakuk et Kartakek à cache-cache, Imarookuk vit des drakkars arriver. C’est la première fois qu’il voyait un aussi grand bateau transportant de tels guerriers et il prit peur. Il courut chercher ses deux amis, «Venez, venez! Les Vikings accostent!», mais ceux-ci ne le crurent pas et pensèrent qu’il disait cela pour les faire sortir de leurs cachettes.

Papakuk: «C’est ça, tu veux juste gagner la partie ! »

Kartakek : « Et on ne tombera pas dans ton piège »

Imarookuk ne savait pas quoi dire pour les convaincre de sa bonne foi, mais soudain le tuktu s’écria : « Nom d’un caribou, ce n’est pas pour nous faire peur, Papakuk, il dit la vérité ! »

Papakuk : « D’accord, je me montre, mais si vous m’avez menti, vous me devrez dix poissons chacun. »

Imarookuk : « Je veux bien t’en promettre autant que tu veux, mais sors vite, je t’en prie ! »

Une fois tous réunis sur la banquise, ils observèrent un moment les Vikings.

Kartakek : « Ce sont ces grands hommes blancs à l’air féroce, les Vikings ?! »

Imarookuk : « Oui, je le crains… »

Papakuk : « Saperlipingouin, que comptent-ils faire ? »

Ils n’eurent pas à attendre longtemps la réponse, les Vikings commencèrent à descendre des bateaux. En voyant cela, Kartakek et Papakuk fuirent tous les deux, l’un en prenant ses sabots à son cou, l’autre se lançant dans une longue glissade sur le ventre.

Imarookuk, resté seul, décida à son tour de s’éloigner au plus vite et courut demander conseil à Barabarakuk.

Imarookuk : « Barabarakuk, aide-moi, je suis perdu… »

Barabarakuk : « Que se passe-t-il, mon petit ? »

Imarookuk : « Les Vikings débarquent, je ne sais pas quelles sont leurs intentions, je ne sais pas quoi penser ni quoi faire… »

Barabarakuk : « Partout où Viking passe, désolation est semée. Il n’y a pas une minute à perdre, réunis les animaux de la terre, de l’eau et de la glace et commencez par affaiblir ces puissants guerriers. »

Imarookuk : « Les affaiblir ? Mais comment ? »

Barabarakuk : « Ils ne faut pas chercher à les combattre, mais coulez leurs drakkars et ils seront obligés de passer un accord avec vous. »

Imarookuk fit ce que Barabarakuk lui avait dit. Il réunit ses amis Biaka, Noritek, Soré, et même Papakuk et Kartakek (dont la première frayeur était passée).

Biaka, l’ourse, se lança la première : « J’y vais, je monte sur le bateau et je les fais tous descendre avant qu’ils n’aient pu récupérer leurs armes. »

Noritek, le narval, dit à son tour : « moi, je me charge de percer la coque ! »

Puis ce fut au tour de Soré : « je m’élance après Noritek et disperse les restes du bateau ! »

Ainsi fut fait. Les Vikings se retrouvaient sans rien sur la banquise. Ils ne savaient même pas construire d’igloo. La nuit approchait et ils n’avaient toujours pas de quoi s’abriter.

C’est alors que Imarookuk, qui jusque-là se cachait derrière un monticule de neige, se releva. Les Vikings le virent et lui firent des grands signes. Imarookuk s’approcha doucement, méfiant.

Le chef : « Salut à toi, petit homme. Je suis le chef Viking et je t’implore de nous aider. »

Imarookuk : « Que veux-tu ? »

Le chef : « Nous voulions piller vos terres, mais maintenant nous ne pensons plus qu’à retrouver nos familles. »

Imarookuk : « D’accord, je vous aiderai à repartir. Mais la nuit tombe et aujourd’hui il est trop tard. »

Viking 1 : « Et qu’allons-nous faire pour cette nuit ? »

Viking 2 : « Nous n’avons même pas de couvertures… »

Imarookuk : « Je suis d’accord de vous prêter tout ce qu’il vous faut : couvertures, bois sec pour le feu, casserole et nourriture, mais pour être sûr que vous me rendrez mes affaires, il faut que vous me laissiez pendant la nuit votre plus grande richesse. »

Le chef : « Cela me paraît juste, mais je ne peux plus te proposer mon arme préférée ou mon bouclier de combat… La seule richesse qu’il me reste, c’est ma fille… D’accord, c’est d’accord, mais gare à toi si tu lui fais du mal! »

Quand Imarookuk vit la fille, il faillit tomber évanoui de bonheur.

 

La nuit passa.

Au matin, Imarookuk alla parler au chef Viking.

Imarookuk : « Chef viking, mon amie Soré, une magnifique baleine béluga, vous ramènera chez vous sur son dos. Le voyage prendra seulement quelques jours. »

Le chef : « c’est parfait, mais le voyage sera difficile, nous serons mouillés, nous aurons froid, nous aurons faim… Et ma fille n’y survivra pas !

Imarookuk : « Justement, en parlant de votre fille… Je la trouve très belle, et je suis immédiatement tombé amoureux d’elle… M’accordez-vous sa main ? »

Le chef : « T’accorder sa main ? Ma fille avec un Inuk ? Hors de question !

Vikinguette : « Père, je vous en prie, je préfère encore épouser cet Inuk et rester ici que de faire le voyage de retour avec vous ! »

Le chef : « Alors n’en parlons plus, c’est décidé ! »

Imarookuk : «  Je vous fournirai des vivres et d’autres affaires qui vous rendrons le voyage de retour un peu plus agréable.»

 

Les Vikings partirent tout de suite à dos de baleine.

 

Acte 3

Les jours passèrent, la Vikinguette finit par découvrir le bonheur de vivre ici avec Imarookuk, et ils vécurent heureux et eurent encore beaucoup d’amis animaux.